Assilah, terre de culture

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Assilah, terre de culture

Transmettre, éclairer, encourager. Les verbes sont en pleine efflorescence, repris par les différents intervenants du 38e Moussem Culturel International d'Assilah qui s'est tenu du 15 au 28 juillet, réunissant intellectuels, musiciens, artistes, au fil d'un programme riche et d'échanges intenses.

Sous la thématique « Espace de créativité (Khaimatou Al-Ibdae) : Hommage au poète Mohamed Bennis, a débuté cette 38e édition, rassemblant des intervenants issus du Maghreb, du Machrek, d'Europe, des Etats-Unis. Les participants ont dès lors, rappelé, l'engagement jamais démenti du célèbre poète marocain, à travers une œuvre particulièrement active, pétrie d'érudition et de traduction. On en retient aujourd'hui, nombre d'ouvrages et surtout la publication de ses textes au sein de revues et de journaux en Europe, aux Etats-Unis ou encore au Japon. Parmi les intervenants de ce rendez-vous, se sont succédées les voix de Houria El Khamlichi, maître de conférence sur les questions de la poésie, la critique (Rabat), Mehmet Hakki Sucin écrivain (Turquie), Pierre Jorris, poète, essayiste et traducteur (New-York) et Abdo Wazen, écrivain, journaliste au quotidien arabophone Al-Hayet (Liban).

Autre jalon à retenir, le Colloque intitulé « La Gouvernance et les Organisations de la Société Civile », qui s'est tenu au cœur de la Bibliothèque Prince Bandar Bin Sultan. Le coordinateur de cet événement n'était autre que le Pr. Mokhtar Benabdallaoui (Centre des Etudes et de Recherches Humaines, Université Hassan II Casablanca). Les questionnements liés à l'évolution de la notion de Gouvernance depuis les années 70 à nos jours ont alimenté ce constat, doublé d'autres interrogations : Où les Organisations de la Société Civiles ont-elles tiré leur pouvoir juridique et politique ? Comment sont-elles parvenues à s'imposer comme levier indispensable au plus fort des relations internationales? Quel sera leur impact dans le futur ? Autant de questions, qui ont trouvé écho à travers la réflexion de divers participants, comme Iyad Barghouti, rédacteur en chef de la revue « Tasamuh » (Palestine), Marta Dassu, directeur des Affaires Européennes (Italie), Leila Ben Nasr, directrice du Centre de Publication Scientifique (Tunisie).

Parce que l'évolution du roman est à l'affût de toutes les transformations, le roman numérique a également été l'objet d'un débat animé. Pour preuve, le Colloque axé autour du « Roman arabe et les perspectives de l'écriture numérique », animé par Charafdine Majdouline (Critique littéraire, Chercheur à l'Institut National des Beaux-Arts de Tétouan). Parmi les nombreuses éventualités de cet enjeu, c'est la multitude de dispositifs véhiculés grâce au Net qui est souvent revenu dans le discours des uns et des autres, avec en creux, la question de la longévité et de la diffusion du roman arabe sur la Toile.

Cette nouvelle édition, a aussi été ponctuée par un atelier d'écriture et d'expression dédiés aux enfants, au Centre Hassan II des Rencontres Internationales, qui se sont déroulées du 24 au 27 juillet. Il s'est tenu sous la houlette du poète Ahmed Amaroui (Rabat) et de la poétesse Ikram Abdi (Maroc), par le prisme de la peinture, intitulé « Ecrire et Peindre », car « il est difficile d'évoquer la création littéraire tout en la dissociant de l'art plastique. Actuellement, chacun de nous cherche, à développer toutes ces intelligences, en l'occurrence, l'intelligence verbo linguistique et l'intelligence spatiale », a souligné Ikram Abdi.

Enfin, Assilah, cité qui a toujours accueillie en son sein, lumière crue et foisonnement de l'expression artistique, a présenté plusieurs expositions, du 15 au 28 juillet. On en retient, l'exposition « Sept artistes-peintres femmes...Et sept portes », dont les diverses œuvres ont fleuri les murs du Centre Hassan II des Rencontres Internationales. Frappants, chargés d'humanité, les portraits signés par Chems Eddoha Ataa Allah, vous suivent longtemps après leur rencontre. Les paysages de Rahima El Arroud, sont une invitation à la nature luxuriante. Sanae Sarghini, propose une lecture de l'espace en suspend.

Et c'est sous l'impulsion de l'artiste, Amina Agueznay, (qui expose actuellement à la galerie du Centre Hasasn II à Rabat), qu'est née la volonté de raconter, par touche légère, sous forme d'atelier participatif, la genèse de sa démarche artistique. Elle a ainsi, mené un atelier en collaboration avec des maalmates issus d'Assilah autour d'une œuvre créée de plusieurs sensibilités, à plusieurs mains. Afin de parvenir à la réalisation d'une oeuvre commune, qui se voudra, évolutive, ludique, visible, sur écran au Centre Hassan II des Rencontres Internationales : faite de multiples coquillages, pris dans les mailles d'un immense filet de pêcheur... Pour dire la source de l'art, finalement, originelle, brute, actuelle.


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