La médina de Fès a été récemment inscrite au registre du patrimoine architectural et urbain créé par l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences (ALECSO). Cette reconnaissance souligne l’importance historique et culturelle de ce site marocain, déjà classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Parmi les premiers sites inscrits figurent également la vieille ville d’Al Qods, la vieille ville d’Al Khalil, ainsi que la grande mosquée Omari dans la vieille ville de Gaza, en Palestine. D’autres sites du Maghreb, tels que la mosquée Zitouna en Tunisie, le site archéologique d’Azougui en Mauritanie et le village de Tounine à Ghadamès en Libye, ont aussi été intégrés.

Le registre lancé par l’ALECSO a pour objectif de préserver et de valoriser les lieux emblématiques du patrimoine arabe qui sont menacés par les conflits, le temps ou l’urbanisation. Cette démarche vise à protéger la richesse culturelle partagée par les pays membres et à renforcer la mémoire collective arabe.

Cette initiative met l’accent sur la créativité architecturale arabe, en mettant en lumière les contributions des architectes à travers des monuments symboliques qui incarnent l’identité des villes arabes. Le registre valorise aussi bien les villes anciennes conservant leur caractère traditionnel que le patrimoine architectural contemporain, reflet de l’évolution esthétique et technique de la région.

Selon l’ALECSO, cette action s’inscrit dans une stratégie plus large de sauvegarde du patrimoine, essentielle pour protéger les éléments qui constituent l’identité culturelle arabe face à l’usure du temps et aux risques d’oubli.

Fondée au IXe siècle, la ville de Fès a connu son apogée aux XIIIe et XIVe siècles sous la dynastie mérinide, période durant laquelle elle a remplacé Marrakech en tant que capitale du royaume. C’est à cette époque que datent la majorité des monuments clés et l’organisation urbaine de la médina, comprenant les médersas, fondouks, palais, demeures, mosquées et fontaines. Même après le transfert de la capitale à Rabat en 1912, Fès conserve son rôle de capitale culturelle et spirituelle majeure du Royaume du Maroc.