« Le cinéma français a une certaine image de la femme maghrébine »

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Dans Achoura, le film fantastique du franco-marocain Talal Selhami, Sofiia Manousha joue le rôle de Nadia, une jeune femme traumatisée par un évènement de son enfance liée à la nuit de Achoura.

Rencontre avec une actrice au supplément d’être.

e-taqafa : Avez-vous accepté tout de suite de jouer le rôle de Nadia dans Achoura?

Sofiia Manousha : Absolument, j’avais découvert l’univers de Talal dans son premier film « Mirages », j’ai tout de suite eu envie de le rencontrer. Quand le projet Achoura est arrivé, j’ai lu et  très vite la collaboration s’est imposée comme une douce évidence.

e-taqafa : Qui est Nadia et comment l'avez-vous préparé ?

Sofiia Manousha : Nadia est le visage féminin du quatuor, la femme de Ali et la maman de Youssef.  Le plus difficile pour moi a été de comprendre le lien maternel entre Youssef et Nadia, comment incarner une mère et surtout l’urgence de sauver son enfant. Avec Talal nous avons beaucoup discuté à propos du personnage, il m’a laissé très libre quant à l’interprétation tout en étant très précis sur sa vision de Nadia.

e-taqafa : Quel genre de réalisateur est Talal Selhami ?

Sofiia Manousha : A l’écoute, patient, précis et fédérateur. C’est un projet ambitieux, Talal nous a embarqué avec lui dans cette superbe aventure.

e-taqafa : Comment s'est passé l'ambiance du tournage ?

Sofiia Manousha : C’était très challengeant de tourner exclusivement de nuit, on est dans un autre rythme, mais ceci a été très bénéfique pour rentrer dans l’univers du film et du personnage. Il y’a une urgence et une intensité qui nous sort de notre zone de confort. J’ai beaucoup appris sur mon jeu et sur moi.

e-taqafa :  Comment avez-vous avec des monstres et intégrez les effets spéciaux pendant un tournage ?

Sofiia Manousha : (Rires)… La première fois que j’ai été face à la créature je n’ai pas, été rassurée c’est impressionnant. C’est un exercice intéressant, technique et amusant.

e-taqafa : Quel est votre meilleur souvenir du tournage ?

Sofiia Manousha : Le premier jour où j’ai découvert le bureau de préparation, avec le storyboard, les décors, les costumes et le jour où on a été dans la maison de la créature c’était fou.

e-taqafa :  En tant que française d'origine marocaine, est ce important pour vous de faire des films marocains et franco-marocains ?

Sofiia Manousha : Absolument, c’est même l’essence de la raison pour laquelle je fais ce métier, cela me permet de rester connecter avec ma double culture qui est mon socle. Les histoires dans les projets franco- marocains et français ne sont pas du tout les mêmes, mise à part mon premier film « Le noir (te) vous va si bien » mes plus beaux rôles et films sont des films arabes : Insoumise qui a représenté le Maroc au festival de Marrakech et Jennia qui est un film algérien réalisé par Abdelkrim Bahloul dans lequel je tiens le rôle de Jennia, un très beau film.

e-taqafa : Est-ce difficile de jouer en France quand on est d'origine maghrébine ?

Sofiia Manousha : Le cinéma français a une certaine image de la femme maghrébine, les rôles suivent souvent des clichés. Il y’a une méconnaissance de ce que sont vraiment les maghrébines en France et c’est très dommage.