Ahmed Sefrioui

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Ahmed Sefrioui est né en 1915 à Fès dans une famille amazighe modeste. Il habitait la médina de Fès et vivait du travail de son père qui était meunier. Le souvenir de la pauvreté du lieu qui l’a vu grandir resta gravé dans sa mémoire et apparaitra tout au long de ses œuvres.

En ce début du 20ème siècle, le petit Ahmed commence par aller à une école coranique, puis fréquente l’école française et enfin le collège de Fès.

Ahmed Sefrioui ne se lance pas directement dans une carrière littéraire ou culturelle mais plutôt dans le journalisme, d’abord pour le quotidien nationaliste « L’Action du Peuple ».

Mais très vite il choisit des voies plus proches de la culture comme, par exemple, conservateur du musée Al Batha à Fès. Il était aussi à l’origine de la création d’autres hauts lieux de culture comme les musées Oudaya et Bab Rouah. Il se consacre également à la gestion et à la protection du patrimoine de sa ville natale.

À partir de 1938, Ahmed Sefrioui vit à Rabat et occupe des postes dans les ministères de la Culture, de l’Éducation nationale et du Tourisme. Sa carrière littéraire débute avec sa première œuvre, « Le Chapelet d’ambre », écrite en 1947 et publiée en 1949, grâce à laquelle il remporte le Grand prix littéraire du Maroc. C’est le déclic qui lui permettra de gagner en notoriété jusqu’à devenir l’homme de culture, le romancier et le nouvelliste accompli que nous connaissons.

En effet, c’est la première fois qu’un Marocain se voit décerner ce prix. Cette première œuvre est un recueil de quatorze nouvelles dans lesquelles il aborde de nombreux thèmes : l’école coranique qu’il a fréquentée, la méthode d’enseignement des instructeurs, le pèlerinage, l’artisanat, les vagabonds, le monde mystique, etc.

En 1954, il publie « La Boîte à merveilles », considéré aujourd'hui comme un roman ethnographique mais surtout comme le premier roman de la littérature marocaine d'expression française. Il crée ainsi un nouveau mouvement et introduit le monde littéraire oriental dans la culture occidentale.

Certaines critiques disent que Sefrioui n’a pas pu s’affranchir de l’héritage exotique et pittoresque de ses maîtres (les colonisateurs). Il adopta un style et une technique d’écriture marqués par l’absence d’engagement contre l’occupant français. Ce qui laissa penser que ses œuvres étaient destinées, à l’époque, à un lectorat étranger plutôt que marocain.

Ceci dit, des spécialistes de la littérature marocaine d’expression française, moins virulents, estiment au contraire que l’absence manifeste du colon dans le récit, est une façon biaisée de l’ignorer avec beaucoup de mépris.

Ahmed Sefrioui est décédé en mars 2004,

 

Bibliographie :

1949 : « Le Chapelet d'ambre »

1954 : « La Boîte à merveilles »

1973 : « La Maison de servitude »

1989 : « Le Jardin des sortilèges, ou le Parfum des légendes »

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