Tourné et réalisé au Maroc par Ahmed El Maânouni dans les années 70, « Alyam Alyam » « Ô les jours » fut le premier film marocain sélectionné pour la 31ème édition du Festival de Cannes, en 1978.
Tout comme la Mostra de Venise, la Berlinale ou la cérémonie des Oscars, le Festival de Cannes était déjà à l’époque un prestigieux rendez-vous cinématographique, qui ne faisait l’honneur de sélectionner que les œuvres les plus émérites.
Sélectionné dans la catégorie « Un certain regard » parmi 14 autres longs-métrages, « Alyam Alyam » commence par un générique qui est issu du répertoire du groupe Nass Al Ghiwane avec « Fine ghadi biya khouya ».
Il raconte l’histoire d’Abdelwahed, jeune fellah qui rêve d’opulence mais qui se heurte à la tradition. Halima, sa mère, personnage d’une force exemplaire, redoute malgré tout de voir partir son fils aîné en France. Malgré leurs efforts, sa mère et son grand-père n’arrivent pas à le faire changer d’avis. Il reste convaincu qu’il doit partir le plus vite possible. Mais le permis de travail n’arrive pas et la vie paysanne au Maroc se fait de plus en plus sentir : les longues journées ne s’arrêtent pas.
Parmi les éléments marquants de ce film : l’humanisme réaliste de la vie rurale qui est très présent dans le film et lui donne un caractère documentaire. Comme le fait de faucher les champs, ramasser des oignons, s’occuper des bêtes, faire du pain, pétrir la semoule, verser du thé ... Ce sont des moments qui fascinent par la noblesse qui s’en dégage.
Ahmed El Maânouni est un réalisateur, scénariste, directeur de la photographie et producteur qui a été nommé Officier de l'Ordre des Arts et des Lettres. Il dirige, en parallèle de sa carrière cinématographique, des groupes d’études et des programmes d’enseignement dans le monde.
Parmi ses autres réalisations cinématographiques, « Les Cœurs brûlés » (2007) qui a remporté le Grand Prix du Festival national du film marocain et il a reçu de nombreux prix internationaux, comme le prix de la meilleure photographie du festival international du film de Dubaï et le prix de bronze du festival international du film de Damas.
Après sa sélection officielle au Festival de Cannes, « Alyam Alyam » a par la suite remporté le Grand Prix du festival de Mannheim en Allemagne, puis il a été primé au Festival de Carthage en Tunisie, au Festival de Ouagadougou et au Festival de Taormina.