Le monde audiovisuel marocain a perdu l’une de ses figures emblématiques avec le décès d’Ali Hassan, dans un hôpital de Rabat. L’annonce de sa disparition a suscité une vive émotion parmi les professionnels du secteur et les passionnés de cinéma.
Ali Hassan, de son vrai nom Mohamed Hassan El Wali, est né à Midelt en 1948. Il adopte très tôt le pseudonyme sous lequel il sera connu tout au long de sa carrière. Son parcours débute dans les années 1960 au sein de la Radiodiffusion Télévision Marocaine, devenue plus tard la SNRT, où il s’impose progressivement comme une figure marquante du paysage médiatique national.
Durant sa carrière, il a occupé plusieurs postes clés dans les domaines de l'information, de la production et de la présentation. Il se fait connaître d’abord comme présentateur des journaux télévisés et radiophoniques, avant de se consacrer à la culture cinématographique. C’est à travers ses émissions consacrées au septième art que son nom devient familier au grand public.
Parmi les programmes qu’il a animés, Cinéma du jeudi (1991-2003) et Ciné-Club (2003-2014) restent particulièrement gravés dans la mémoire des téléspectateurs. À la radio, son émission Entr’Acte, diffusée pendant plusieurs décennies, a également laissé une empreinte notable dans le paysage audiovisuel. Ces productions ont joué un rôle important dans la sensibilisation du public marocain au cinéma, en présentant des œuvres locales et internationales dans une approche à la fois pédagogique et accessible.
Outre son travail d’animateur et de journaliste, Ali Hassan s’est également illustré dans le domaine du jeu d’acteur, avec des rôles dans des films marocains reconnus, tels que Le Grand Voyage de Mohamed Abderrahman Tazi ou encore Les Hommes libres d’Ismaïl Ferroukhi. Sa voix, très reconnaissable, a servi à de nombreux doublages et commentaires de documentaires et de productions audiovisuelles.
Il a également été impliqué dans plusieurs projets structurants de l’audiovisuel marocain, comme le lancement de Médi1 Radio au début des années 1980 et la création de la chaîne 2M entre 1987 et 1989. Son expertise l’a amené à jouer un rôle de conseiller auprès du ministère de la Communication à la fin des années 1990, et à siéger dans divers jurys de festivals et commissions de soutien au cinéma.
En reconnaissance de son parcours, il avait été honoré par l’Institut Supérieur des Métiers de l’Audiovisuel et du Cinéma, un hommage à une carrière qui a fortement contribué à la diffusion de la culture cinématographique au Maroc.