Tahar Lazrak, alias Oualas

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L’humoriste maroco-ivoirien Tahar Lazrak, alias Oualas, a évolué dans le domaine de l’hôtellerie avant de faire bande à part, pour se consacrer littéralement à l’humour. Omniprésence de l’Afrique dans ses sketchs, reconversion professionnelle, ambiance de préparation des shows…

Entretien.

E-taqafa: Parlez-nous de votre parcours.

Oualas : Je m’appelle Tahar Lazrak, alias Oualas. Je suis maroco-ivoirien. Je vis en Côte d’Ivoire depuis toujours. Mon parcours ? Qu’est-ce que je peux vous dire à propos de mon parcours ? J’ai un cursus scolaire des plus normaux. Je n’ai pas fait des études extraordinaires. J’ai évolué dans le domaine de l’hôtellerie pendant une bonne dizaine d’années, et durant lesquelles, j’ai également porté la casquette d’humoriste. La décision de me consacrer à fond à l’humour, je l’ai prise en 2013. A partir de cette année, j’ai amorcé un nouveau chapitre dans ma vie et j’ai décidé de m’adonner littéralement à l’humour, mon domaine de prédilection.

E-taqafa : Vous étiez dans la restauration avant de vous convertir en humoriste. Pourquoi avez-vous fait ce choix ?

Oualas : Je n’étais pas à 100% dans la restauration. J’ai d’abord commencé, comme je l’ai précisé précédemment, dans l’hôtellerie. J’ai été assistant événementiel, puis responsable événementiel, et en gravitant les échelons de la hiérarchie, j’ai pu devenir directeur général d’un hôtel. Puis, ultérieurement, j’ai eu quelques restaurants. C’est dire que la restauration et l’hôtellerie étaient un métier qui me passionnait. En fait, ce n’était pas une conversion professionnelle, car je me suis beaucoup produit à l’échelle nationale et internationale. Mais à un moment donné, il fallait trancher. Et j’ai choisi l’humour par conséquent.

E-taqafa: Si vous n’étiez pas humoriste, quel métier auriez-vous exercé ?

Oualas : Je pense que je serais resté dans l’hôtellerie. J’aurais déjà mon propre hôtel à l’heure d’aujourd’hui. C’est un métier qui me passionne. J’ai le sens du contact, j’aime échanger avec des gens de culture et d’horizons différents. L’avantage dans l’hôtellerie, c’est qu’on voyage tout en restant sur place. Ceci dit, il n’est jamais trop tard. Le jour où je déciderai de prendre ma retraite, je gérerai mon hôtel.

E-taqafa: Qu’est-ce qui légitimise l’omniprésence de l’Afrique dans vos sketchs ?

Oualas : D’abord, mes origines africaines. Je suis africain des deux côtés. Je suis marocain et ivoirien. Ensuite, je crois en mon continent. Voilà une autre raison qui légitimise l’omniprésence de l’Afrique dans mes sketchs. Je veux réellement apporter ma pierre à cet édifice qui est en train de se construire. Il y a quelques années, beaucoup de gens disaient que « l’Afrique, c’est le futur ». Aujourd’hui, tout se passe en Afrique. Nous sommes très fiers de faire partie de cette génération qui dit que « l’Afrique, c’est le présent ». Je suis très ému de voir notre continent briller de mille feux grâce aux efforts des gens de ce continent. Nous, Africains, sommes en train de montrer à tout le monde que l’on sait faire énormément de choses. Voilà, il faut rendre ce que l’on doit à notre continent – notre maison.

E-taqafa: Pourriez-vous nous décrire l’ambiance qui précède votre montée sur scène ?

Oualas : A part appeler mon père, il n’y a pas une ambiance particulière qui précède ma montée sur scène. Je téléphone à mon père en lui disant « je vais y aller dans peu de temps. Prie pour moi ». Et il me répond : « nour 3ala nour (traduction littérale : lumière sur lumière). Fonce, tu es le meilleur ». Ses propos me donnent tellement d’énergie que je peux – à cet instant-là – conquérir le monde. (Rires)

E-taqafa: Quelles sont les choses auxquelles vous prêtez attention lors de votre show ?

Oualas : Il n’y a pas de choses particulières auxquelles je prête attention quand je fais mon spectacle. Cependant, j’accorde beaucoup d’importance à mes propos pour qu’ils ne soient pas blessants ou frustrants. Il faut faire attention. J’estime que c’est très important de savoir rester dans l’humour sans blesser les gens, sans franchir ses limites. Car tout le monde ne sait pas rire de soi. Si je décidais de rire des gros, cela me ferait rire parce que je suis gros. C’est de l’autodérision. Mais si j’ai des gros dans la salle, qu’est-ce qui garantit qu’ils ne seraient pas frustrés ? Les gens sont susceptibles de comprendre qu’il s’agit d’une moquerie. C’est un peu à tout cela que je pense. J’essaye toujours de trouver le juste équilibre pour éviter de frustrer ou de blesser les spectateurs. Je pense que cela devrait être le combat de tout un chacun.

E-taqafa: Quelle est la chose qui peut vous déconcentrer alors que vous présentez votre sketch ?

Oualas :  Ce qui peut me déranger pendant que je donne un spectacle, c’est le fait d’avoir des enfants au premier rang qui n’ont peut-être pas l’âge adéquat pour suivre un spectacle. Animer un sketch en assistant au bruit des petits bambins qui courent dans tous les sens, c’est trop compliqué à gérer.