Producteur, cinéaste et compositeur, Kalid Bazi a fait de la musique et du cinéma des instruments de dialogue entre les cultures. Fondateur du mouvement « Batteurs pour la Paix », récompensé par les Nations Unies en 2023, il œuvre depuis une décennie à promouvoir la tolérance et le vivre-ensemble à travers l’art. Formé aux Cours Florent à Paris et à l’University School of Gospel d’Orlando, il a collaboré avec des figures comme Luc Besson ou Klaus Blasquiz. Aujourd’hui, il dirige les affaires culturelles de la Jacksons Family et prépare l’ouverture d’une École de la Paix à Saint-Tropez.
E-taqafa : Qui est Kalid Bazi ? Et quel est votre parcours académique ?
Kalid Bazi : Je suis Kalid Bazi, fondateur du mouvement Batteurs pour la Paix, récompensé par les Nations Unies en 2023 (Prix Messager de la Paix), par la Fondation BNP Paribas et lauréat du TVLAB – Prix du Scénario Nouvelles Écritures en 2013 avec France Télévisions. Depuis 2025, je suis Directeur des affaires culturelles de la Jacksons Family, fondée par Michael Jackson et son père Joe Jackson.Formé aux Cours Florent à Paris en théâtre et diplômé en musique de l’University School of Gospel d’Orlando, je me considère avant tout comme autodidacte. Mes collaborations avec Luc Besson, Klaus Blasquiz (Magma) ou encore Derek Martin (Stax Records) m’ont appris que l’art reste une quête et une découverte permanente.
E-taqafa : Comment avez-vous découvert votre passion pour les percussions ?
Kalid Bazi : Tout a commencé au Maroc, à Oujda, lors de vacances ponctuées de mariages et de fêtes. Mes parents m’ont d’abord offert une guitare, puis une derbouka. Cinéphiles passionnés, ils m’ont aussi transmis leur amour du septième art. Je me souviens encore d’une révélation, un été des années 1990, lorsque mon oncle m’a emmené au cinéma d’Oujda découvrir des films indiens et hongkongais. Plus tard, en France, j’ai évolué dans des milieux culturels et artistiques, d’abord dans le Nord, puis à Paris.
E-taqafa : Pourquoi avoir fondé le mouvement « Batteurs pour la Paix » ?
Kalid Bazi : Depuis 2015, à la suite des attentats de Paris, j’ai choisi de consacrer ma vie à la promotion de la paix. Mon objectif est de lutter contre les amalgames et les préjugés visant les musulmans, tout en créant des ponts entre l’Occident et l’Orient grâce à la musique, en France comme à l’étranger.Nos actions ont déjà touché des dizaines de milliers de personnes à travers le monde, et notre réseau continue de grandir. Je suis particulièrement attaché au dialogue interreligieux entre juifs, chrétiens et musulmans.
E-taqafa : Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de vos réalisations ?
Kalid Bazi : J’ai réalisé un long métrage au cinéma avec Luc Besson (La Planque, 2011) et conçu une émission musicale pour France 4 (La Grande Jam). J’ai également organisé à La Cigale un grand concert pour la paix avec ma formation musicale Blackfoxy, aux côtés d’une dizaine d’artistes majeurs de la scène française (MB14, Princesse Erika, Anaïs, FFF, etc.), sous le parrainage de Manu Katché.
E-taqafa : Comment les percussions peuvent-elles contribuer à la paix et à la coexistence ?
Kalid Bazi : Parce qu’il ne nécessite pas de langage parlé, le rythme est universel : il exprime le battement du cœur. Les percussions effacent les frontières de genre et d’origine, et créent une harmonie qui dépasse les différences.
E-taqafa : Quels sont les défis que vous avez rencontrés au début de votre parcours artistique ?
Kalid Bazi : Les principales difficultés étaient d’ordre financier et liées au manque de réseaux. Les métiers artistiques exigent en effet des investissements importants et un solide carnet d’adresses. Cependant, grâce à des projets bien construits, j’ai parfois pu convaincre de grands partenaires, comme France Télévisions.
E-taqafa : Quels sont vos projets artistiques à venir ?
Kalid Bazi : Nous préparons actuellement l’ouverture de l’« École de la Paix » à Saint-Tropez, au siège de la Fondation Jackson Family, pour promouvoir l’héritage artistique et humanitaire de Michael Jackson. À titre personnel, je travaille à l’écriture d’un long métrage dédié à la tolérance, à l’ouverture et au panache singulier de l’identité marocaine.