Lutte contre le trafic illicite culturel

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Un mémorandum d’entente a été signé entre le ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports et le Secrétariat d’État aux Affaires éducatives et culturelles des États-Unis, pour lutter contre le trafic des objets archéologiques et ethnographiques du Maroc vers les Etats-Unis.

Cet accord avec les États-Unis constitue une étape importante dans la lutte contre la criminalité transnationale organisée, et vient s’ajouter à la coopération bilatérale avec la France, qui a permis en octobre dernier de récupérer un lot exceptionnel de près de 25 000 pièces du patrimoine archéologique national ayant fait l'objet de pillage.

Contrairement au patrimoine culturel matériel (monuments, site historique, objets archéologiques, pièces muséales, etc), le patrimoine immatériel n’est pas pris en charge par la législation actuelle.

Pour rappel, le patrimoine immatériel représente la somme des traditions orales (proverbes, contes, légendes, poèmes), des arts du spectacle (chants, danse, théâtre) des connaissances et des savoir-faire dans les domaines de la nature (la connaissance des plantes et des animaux, la médecine traditionnelle) et de l’artisanat (fabrication des vêtements, des bijoux, des instruments de musique), ainsi que toutes les pratiques sociales, les rituels et les festivals traditionnels (cérémonies rituelles, modes d’habitat, traditions culinaires, moussems).

La priorité est donc de le protéger, l’identifier, le documenter et en faire la promotion au niveaux local, régional, national et international, afin de mieux le transmettre aux générations futures.

Le Ministère a également présenté deux projets de loi relatifs à la préservation et la promotion du patrimoine matériel et immatériel, notamment pour ce qui concerne la récupération des pièces ethnographiques et archéologiques dont la saisie ou la confiscation a été décidée par la justice.

En effet, la protection du patrimoine matériel et immatériel passe par l’actualisation des législations nationales et le renforcement des institutions culturelles nationales.

Ainsi, ce nouveau projet de loi sur le patrimoine prévoit la création d’un registre national spécifique pour le patrimoine immatériel sur lequel les communautés locales, les associations de la société civile et les corporations de métiers pourront proposer l’inscription sur la liste nationale de l’inventaire.

Et ceci pourra se faire par l’envoi d’une demande au Ministère assortie de renseignements sur l’élément immatériel, sa valeur culturelle et éventuellement historique, les menaces éventuelles qui pèsent sur lui et les actions proposées pour sa sauvegarde.