Parc national de Talassemtane

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Le parc national de Talassemtane, situé à cheval entre les provinces de Chefchaouen et de Tétouan dans le Rif occidental, a été créé en 2004 pour protéger les dernières sapinières de l’espèce endémique Abies marocana. Il couvre près de 60 000 hectares, avec plus de 70 % de sa surface située dans la province de Chefchaouen.

Dans ce massif montagneux, les paysages sont marqués par la présence de sapins imposants qui s’enracinent entre 1 400 et 2 000 mètres d’altitude, encadrés par d’autres conifères tels que le cèdre de l’Atlas et le pin noir.

Dans ce contexte naturel, le parc fait aussi partie de la réserve de biosphère intercontinentale de la Méditerranée, instituée par l’UNESCO en 2006. Cette réserve, la première à s’étendre sur deux continents séparés par la mer (Afrique et Europe), relie la côte nord du Maroc au sud de l’Andalousie.

Le territoire possède une biodiversité particulièrement riche : on y recense plus de 1 380 espèces végétales, dont 86 sont endémiques du parc. Parmi elles figurent des espèces rares, très rares ou extrêmement rares.

Côté faune, le parc abrite notamment le singe magot (Macaca sylvanus), espèce emblématique d’Afrique du Nord et classée « en danger » par l’International Union for Conservation of Nature. On y rencontre également une loutre, ainsi qu’environ 37 espèces de mammifères, plusieurs amphibiens, reptiles et plus de 255 espèces d’invertébrés aquatiques.

Le relief du parc est particulièrement accidenté : 95 % du territoire présente une pente supérieure à 35 %. Il englobe plusieurs sommets dépassant les 2 000 m, comme le Jbel Lkraâ (2 159 m) ou le Jbel Tissouka (2 122 m). Des falaises abruptes surplombent la Méditerranée, ce qui en fait également un lieu prisé pour l’escalade et la randonnée.

Le parc est une destination ouverte toute l’année. En hiver, la neige recouvre les sapinières ; en été et au printemps, les piscines naturelles d’Akchour et les gorges de l’Oued El Kenar attirent un large public. On peut y pratiquer la randonnée, le vélo ou le canyoning selon les sites.

Pour accompagner les visiteurs, une coopérative d’écotourisme, « Rif Explorers », a été créée en partenariat avec la GIZ. Elle emploie des jeunes de la région et vise à améliorer l’expérience touristique tout en impliquant les habitants.