Vestiges de l’art islamique en Espagne

Image de couverture: 

Dans l’église Santa María la Blanca à Madrid, un plafond en bois de l’époque de la domination musulmane à Al Andalus a été découvert, ce qui a donné lieu à un long travail de restauration. Constituant un prolongement de l’art des mozarabes, cette structure boisée fait partie d’une série d’œuvres méconnues qui ont récemment eu une nouvelle vie.

Réalisée au milieu du 16ème siècle au-dessus du chevet du sanctuaire, la structure a été trouvée par hasard une première fois, au début des années 2000. Mais par manque de moyens, sa restauration et sa mise à jour ont commencé tout juste en 2019. Plusieurs mois de travaux ont été nécessaires pour redonner à cette toiture son éclat d'antan. Le dégagement s’est fait par étapes, pendant lesquelles il a fallu procéder à la réfection de certaines parties, gagnées par l’humidité et qui auraient pu menacer la charpente.

Dissimulé sous le stuc durant des centaines d’années, ce plafond à caissons en bois a en effet pu être remis à découvert, après un chantier de restauration qui qui a coûté 375 000 euros au total, et qui a mis en valeur des motifs saisissants du style mudéjar, rappelant l’architecture des mosquées nord-africaines et andalouses.

Madrid a été fondée vers 865 par l’émir omeyyade Muhammad 1er. Connue à l’époque sous le nom de « Mayrit », elle faisait partie d’une chaîne d’enclaves militaires fortifiées traversant la frontière entre le territoire Al-Andalus musulman et les royaumes chrétiens au nord. La ville a été nommée Mayrit d’après les canaux d’eau souterrains – mayra ou qanat – dont Muhammad 1er a ordonné la construction.